Pourquoi un Label Genre au Congo?
La société congolaise contemporaine reconnait toujours l’homme comme pilier de ses valeurs et de son développement, tant sur le plan culturel qu’éducationnel. Cette situation relègue la femme à l’éducation des enfants. Elle subit de surcroit une forte marginalisation en matière de formation et d’implication socio-professionnelle.
Cette vision patriarcale place de fait la femme dans un rôle secondaire qui lui permet difficilement de faire valoir ses droits ou ses compétences tant au niveau social que professionnel, ce qui entrave l’accès à son autonomie financière. Pourtant, le cadre législatif congolais, notamment sur le plan constitutionnel, est fondé et structuré en faveur de l’égalité hommes-femmes.
Ainsi, la fondation Sounga, experte en innovation sociale ayant trait à la question du Genre, répond, au travers du lancement du projet Label Genre, à l’une des problématiques majeures de la société congolaise : l’émancipation des femmes.
Cette initiative, qui se matérialise entre autres par la mise en place du projet Label Genre pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, a été saluée par les plus hautes instances de l’Etat, dont le Président de la République, Denis Sassou Nguesso.
En effet le (ré)-équilibrage des relations entre les femmes et les hommes constitue un gage solide pour le développement harmonieux et pérenne du pays, comme le démontrent de nombreuses études menées par des organismes internationaux (Banque Mondiale, Organisation des Nations Unies, etc.).
La fondation Sounge déploiera ainsi en 2018 le projet Label Genre, avec le concours des autorités compétentes au Congo.
Un dispositif novateur
Propriété intellectuelle de la fondation Sounga, ce Label aspire à promouvoir l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, ainsi que la mixité professionnelle au sein des entreprises de la République du Congo. Plus largement, il a pour ambition de favoriser l’augmentation de 15% des femmes à des postes à responsabilité sous 5 ans.
Instrument de dialogue social constructif et transparent, il permet à la structure candidate ou labellisée d’évaluer ses processus de ressources humaines et de les modifier le cas échéant.
Plus largement, soutenu par différentes initiatives médiatiques et incitations publiques dans le temps, le Label Genre pourra servir de cadre de référence aux entreprises congolaises, petites et grandes, ambitionnant d’être pionnières sur le plan sociétal, tout en contribuant à positionner le Congo comme chef de file du bien-vivre ensemble en Afrique Centrale.
Fondé sur un partenariat avec les Pouvoirs Publics, et dans la continuité des efforts majeurs déjà entrepris par l’Etat Congolais au niveau institutionnel et politique en faveur des femmes (telle la ratification du Protocole de Maputo), ce dispositif novateur vise à sensibiliser et à développer un ensemble de bonnes pratiques pour améliorer la gouvernance et la représentativité des femmes en entreprise autour d’une plateforme de dialogue commune.
Le Label est basé sur les meilleures pratiques internationales en la matière (Europe, Canada…), tout en intégrant les particularités du Genre propres au Congo. Il a pour ambition de se déployer rapidement au sein de la sous-région Afrique.
Pour assoir sa légitimité, et pour que le Label Genre soit perçu favorablement lorsqu’il sera déployé dans l’ensemble des directions des ressources humaines des entreprises congolaises, il doit être accompagné par un réseau de partenaires privés et publics, regroupés au sein du Comité de pilotage, soit la Présidence de la République, la Primature, les Chambres des Commerce, de l’Industrie et des Métiers de Brazzaville et de Pointe Noire, d’UNICONGO et de l’Institut National de la Statistique. Afin d’être le plus transparent possible, un huissier assurera l’objectivité des certifications délivrées.
Conditions et critères de labellisation
L’objectif est d’enclencher une démarche d’égalité du Genre au Congo, mais aussi d’initier des échanges de bonnes pratiques et une démarche volontaire et participative, et enfin de susciter une dynamique de progrès individuel et collectif.
Afin de synthétiser la démarche et de pouvoir mesurer les progrès effectués d’une année sur l’autre, la fondation Sounga a structuré le processus de progression du Label Genre en cinq catégories (Étoiles) :
* : Entreprise qui a répondu au questionnaire « Guide de la Parité du Label Genre » », et qui est disposée à se faire informer, sensibiliser, et s’engage à entrer dans le parcours Genre de manière durable.
** : Entreprise qui compte dans ses effectifs un minimum de 20% de femmes employées.
*** : Entreprise qui, à fonction équivalente, connait d’une part un écart de salaire entre homme et femme inférieur à 20%, et d’autre part connait un écart entre homme et femme en formation inférieur à 30%.
****: Entreprise qui compte un minimum de 15% de femmes dans les fonctions à responsabilité.
***** : Entreprise qui a rempli l’ensemble des critères mentionnés ci-dessus en année N-1, et qui a progressé en année N grâce aux résultats du plan d’actions conduit, mesurable et évaluable.
Le niveau de 5 étoiles est le maximum atteint par une entreprise.
Toutefois, le niveau de labellisation peut varier à la hausse ou à la baisse en fonction des efforts ou manquements qui auront été relevés, corrélés par les résultats d’audits.
En 2018, et à titre expérimental, le Label sera octroyé pour une durée de 24 mois par le Comité de Labellisation, avant de faire l’objet d’un audit approfondi.
Dès que le retour d’expérience aura pu être analysé et aura pu produire des effets correctifs en termes de procédures internes, le Label pourra être déployé pour une durée de 36 mois, avec une procédure d’audit à 18 mois, afin d’inscrire le Label Genre en corrélation avec les exigences des standards internationaux.
Le calendrier d’action
Les premiers résultats
En 2017, les études préliminaires ont défini les principes de base du Label Genre.
Il s’obtient suite à un audit, identique pour l’ensemble des entreprises participantes, au travers d’un cahier des charges et d’un calendrier commun.
Il est précédé par un questionnaire « Guide de la parité », basé sur un référentiel professionnel, et adressé à l’ensemble des sociétés afin de leur permettre d’analyser les principales actions nécessaires pour initier une politique du genre.
Le déploiement au Congo en 2018
Au dernier trimestre 2018, 100 entreprises et administrations répondront au questionnaire « Guide de la Parité », avec une remise médiatisée des labels début 2019.
Le déploiement en sous-région Afrique Centrale en 2019 et 2020
En 2019 et 2020, le Congo, terrain d’expérimentation et de développement du Label, sera suivi en priorité.
Puis l’exercice sera adapté à chaque contexte de pays en Afrique Centrale ou Australe, tels le Gabon, la Guinée Equatoriale, l’Angola ou encore des pays ayant déjà déployé une approche du genre à l’instar du Rwanda qui est devenu une référence mondiale en la matière.
Entreprises et administration, pourquoi avez-vous intérêt à adhérer au Label Genre ?
1) Aller au-delà des obligations règlementaires sur le Genre en entreprise
* Répondre au respect élémentaire des droits des individus des deux sexes ;
* Être en conformité avec la loi et avec l’ensemble des obligations réglementaires nationales et internationales régissant la société congolaise ;
* Développer sa RSE : s’inscrire dans une démarche nouvelle d’entreprise modèle, soucieuse de l’épanouissement de l’ensemble de son personnel.
2) Renforcer sa compétitivité managériale et économique
* Développer la performance économique et sociale de son établissement ou de son administration ;
* Améliorer le bien-être en entreprise ;
* Renforcer sa Gestion des Ressources Humaines en interne.
Dans l’intérêt du développement inclusif de l’Afrique pour lequel la femme joue et jouera dans le futur un rôle-clé, nous comptons sur tous les pays du continent pour promouvoir et faire adopter le Label Genre Sounga.
Environnement normatif et texte de référence
Principaux textes afférents à la prévention des discriminations et à la promotion de la diversité dans le cadre de la gestion des ressources humaines
International
Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948.
Convention de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales du 4 novembre 1950 (notamment son article 14).
Convention de l’Organisation internationale du travail sur l’égalité de rémunération entre les hommes et les femmes (1951).
Convention de l’Organisation internationale du travail sur la protection de la maternité (1952).
Convention de l’Organisation internationale du travail concernant la discrimination en matière d’emploi et de professions (1958).
Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (1965).
Pacte international relatif aux droits civils et politiques (16 décembre 1966).
Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (16 décembre 1966).
Convention internationale sur toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (1979).
Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) – 1982.
Convention de l’Organisation internationale du travail sur la réadaptation professionnelle et l’emploi des personnes handicapées (1983).
Charte Africaine des droits de l’Homme et des peuples relatifs aux droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo) – 2007.
République du Congo
Constitution de la République du Congo – 1979 (articles 11 et 12).
Constitution de la République du Congo – 2002.
Politique Nationale Genre et plan d’actions lié – 2008.
Constitution de la République du Congo – 2015.
Télécharger la plaquette de présentation du projet Label Genre Sounga :
Download the presentation of the Sounga Gender Label project :
Download the presentation of the Sounga Gender Label project in spanish :
Download the presentation of the Sounga Gender Label project in its arab version :